Tout est-il gratuit en prison pour les personnes détenues (fr)

Un article de la Grande Bibliothèque du Droit, le droit partagé.

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Source : Observatoire Internationale des Prisons
Juin 2017



L’image de détenus logés, nourris, blanchis, dans une prison « Club Med » où tous les services sont à disposition, est un stéréotype bien loin de la réalité.


L’administration pénitentiaire ne fournit que le minimum

Certes, l’administration pénitentiaire distribue gratuitement deux repas et une collation par jour, mais les quantités sont parfois insuffisantes et la qualité de la nourriture médiocre et déficiente en produits frais. Un kit d’hygiène est fourni à l’arrivée en prison, mais il n’est pas toujours renouvelé. De même, pour l’entretien des cellules, des produits de nettoyage doivent être fournis, mais leur distribution est parcimonieuse et l’administration a été rappelée de nombreuses fois à l’ordre par la justice en raison de conditions d’hygiène déplorable dans des prisons saturées où le ramassage des ordures et la distribution de produits de nettoyage est largement déficiente (comme à Marseille ou à Nîmes).


Le coût de la vie en prison s’élève au minimum à 200 euros par mois pour les détenus

Pour tout complément (achat d’aliments supplémentaires, de produits frais, de timbres, de cigarettes), les détenus doivent faire des achats en « cantine », une vente par correspondance gérée par l’administration de la prison. En outre, la télévision est louée pour un coût de 14 euros par mois et le frigo 7,50 euros par mois. L’accès au téléphone (en cabine) est également payant. Il coûte environ 1 euros pour 5 minutes de communication sur un téléphone fixe. Dans les prisons dotées de buanderie, une lessive coûte 1 à 2 euros. En tout, le coût de la vie en prison a été estimé par un rapport sénatorial datant de 2002 à 200 euros par mois minimum. Les détenus sont prélevés sur un compte interne, en général alimenté par des proches (80% des personnes se rendant au parloir soutiennent financièrement la personne détenue), car l’argent est interdit de circulation en prison.

Plus d’un détenu sur six est sans ressources

17 % des personnes incarcérées sont considérées en « pauvreté carcérale », c’est-à-dire qu’elles disposent de moins de 50 euros par mois. Ce qui les place en situation de grande vulnérabilité. Elles n’ont pour seules aides que la remise, parfois aléatoire, de quelques vêtements, produits d’hygiène et kit de correspondance et l’attribution de 20 euros maximum. La télévision est censée aussi leur être mise à disposition gratuitement.